Roche : granodiorite
Type : roche magmatique plutonique
Age : 540 Ma
Carrière : Godard à Louvigné-du-Désert (Ille-et-Vilaine)
Flammage et antidérapage
La surface du pont a été flammée pour qu’elle soit moins glissante. Ce traitement consiste à chauffer violemment au chalumeau la surface de la roche en vue de casser les minéraux. La surface devient alors plus rugueuse et nos semelles adhèrent davantage. Ce procédé est très utilisé en voirie pour créer des revêtements antidérapants.
Le crapauduc
La surface du pont présente, à de multiples endroits, des enclaves claires ou sombres de morphologies et de compositions diverses. Les carriers les nomment “crapauds”. Ces inclusions ont deux origines possibles. Ce sont soit des morceaux de roches de l’encaissant arrachées puis incorporées au magma, soit des mélanges imparfaits de magmas différents. Ces deux types d’enclaves sont en proportion égale au sein de la granodiorite.
Pavages et multi-usages
La granodiorite est commercialisée en France mais aussi à l’étranger. Elle est principalement utilisée en revêtement de chaussées et aménagements urbains mais aussi dans le bâtiment (maçonnerie ou parements extérieurs), en aménagement intérieur, monuments et mobilier funéraires et sculptures. Elle est également exploitée en granulats.
Quand la croûte continentale fond
Le “granit gris-bleu de Louvigné” n’est pas un granite mais une granodiorite. Sa couleur est gris clair et sa texture grenue (grains de 1 à 5 mm). Elle est composée principalement de feldspaths plagioclases (33% du volume), de quartz (29%), de feldspaths potassiques (21%) et de biotite (16%). Sa composition riche en alumine atteste de son origine crustale (fusion de la croûte continentale). La granodiorite appartient au batholite cadomien, un super-pluton intrusif dans les sédiments briovériens, qui s’est mis en place à la fin du précambrien, vers 540 Ma.